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20 juin 2015 6 20 /06 /juin /2015 08:06

 

Les lecteurs de ce blog qui ont pris note des éléments constitutifs de ma posture à l’égard des problèmes généraux de la fonction publique et des tenants et aboutissants de mon absence de toute relation avec les divers intervenants (qu’ils soient politiques, administratifs ou syndicaux) n’attendent pas de ma part un commentaire sur les mesures concernant les fonctionnaires qui viennent d’être avancées par le gouvernement… pour 2016 et les années suivantes.

Je persiste à penser qu’une bonne connaissance des évolutions de la politique générale de la fonction publique au cours des décennies précédentes est un atout dans l’élaboration de cette politique pour aujourd’hui et pour demain.

Mais pour reprendre la métaphore de James Ellroy précédemment évoquée, si je peux aider à amener le cheval à l’abreuvoir, je ne peux l’obliger à boire.

                                                                              O

L’histoire du syndicalisme a toujours donné lieu à des présentations et à des analyses sous des formes diverses : commémorations, conférences, colloques, émissions et documentaires de télévision etc. C’est le cas en cette année 2015, pour le 120e anniversaire de la CGT.

Dans ma position d’auteur, témoin et acteur dont le parcours personnel s’étend sur plus de trois quarts de siècle, j’aurais eu probablement, si mon état physique avait permis une présence effective à ces diverses manifestations, des observations à faire. Il est sain qu’un examen critique permette d’infléchir, de corriger ou de compléter de telles initiatives.

Particulièrement sensible à l’histoire générale de la fonction publique et du syndicalisme des fonctionnaires, je crains - sous bénéfice d’inventaire - que cette dernière, tout spécialement la partie concernant la politique salariale de l’Etat, ne soit restée assez largement absente de la plupart de ces prestations, alors qu’elle dépasse le cadre d’études sectorielles ou professionnelles, se trouve au cœur des réalités de l’histoire politique, sociale et économique et concerne le sort de millions de fonctionnaires actifs et retraités et d’agents publics.

Je répète encore une fois qu’il est d’autres questions, dont il sera difficile de contester qu’elles sont primordiales, mais dont il n’est nullement assuré qu’elles seront traitées comme elles le méritent, dans lesquelles le mouvement syndical des fonctionnaires a joué un rôle de premier plan :

- celle des courants de pensée et de leur représentation dans les instances syndicales ;

- celle des rapports des organisations syndicales avec les partis politiques et les gouvernements.

Tout observateur concerné à un titre quelconque peut faire ces constatations et intervenir pour qu’elles soient prises en charge par les organismes qui se sont donné pour tâche d’étudier l’histoire sociale et qui, à ce titre, doivent assumer une double responsabilité : contribuer à la connaissance des travaux et témoignages existants en la matière et mener leurs propres travaux notamment pour les deux dernières décennies du XXe siècle.

 

 

 

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15 juin 2015 1 15 /06 /juin /2015 08:05
Les fonctionnaires ont-ils un problème avec leur histoire ?

L’historien Patrice Gueniffey, auteur d’une monumentale biographie de Napoléon, analyse, dans un entretien publié par « Le Monde » daté 14-15 juin 2015 la commémoration médiatique de la bataille de Waterloo, à laquelle la France ne participe pas plus qu’elle n’a fêté Austerlitz et les acquis du Consulat. A cette occasion, il évoque le rapport des Français à l’histoire.

Cet entretien se termine ainsi : « Les Français ont un problème avec leur histoire. Un malaise permanent qui rejoue à propos de tout et de rien. Et, si les commémorations se font si discrètes, c’est qu’aucune conviction collective n’est assez nette pour ne pas craindre d’être mise en cause ou attaquée si l’événement à célébrer suscite la polémique. Il n’y a pas de consensus social autour du passé national et la tradition historiographique manque de cohésion… »

Toutes choses égales par ailleurs, et sans se livrer à des amalgames faciles, on peut se poser cette question : « Les fonctionnaires ont-ils un problème avec leur histoire ?

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10 juin 2015 3 10 /06 /juin /2015 10:43

Mon bref article du 8 juin intitulé « Au pilori » évoque une affaire particulièrement grave sur laquelle il convient de revenir pour insister sur les responsabilités qui incombent aux responsables politiques, administratifs et syndicaux en charge des fonctions publiques et des fonctionnaires et à ceux qui s’emploient à imposer leur prééminence dans le débat sur l’avenir des services publics en instrumentalisant au besoin son histoire.

« Ma vie au poste », le blog du journaliste Samuel Gontier a publié le 19 mai un long texte intitulé « M 6 à la chasse aux feignants de fonctionnaires » commentant l’émission de « Capital » intitulée « Argent public : le gaspillage continue » présentée par François-Xavier Ménage, comportant une enquête dans les bureaux de la mairie de Carcassonne et recueillant de nombreuses interventions.

Le même blog a publié le 29 mai un nouvel article de Samuel Gontier intitulé « Fonctionnaires : des feignants trop payés, confirme France 2 » citant les propos de David Pujadas et Jean-Paul Chapel.

Les avis des lecteurs, dont nombre d’entre eux protestent et avancent des arguments pertinents remplissent un grand nombre de pages de cette publication.

Personnellement, en me consacrant à l’Histoire de la fonction publique et de son mouvement syndical après une longue existence au service des « intérêts matériels et moraux » des serviteurs de la nation et de l’intérêt général, j’ai fait mon devoir à de multiples reprises en rappelant des principes fondamentaux et des valeurs ancestrales qu’il importe de faire connaître aux jeunes générations, en insistant sur les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires civils et militaires (art 34 de la Constitution) et sur les dispositions du statut général qui sont des exigences de la République.

O

Extraits de l’article 11 du titre Ier du statut général des fonctionnaires

Les fonctionnaires bénéficient, à l’occasion de leurs fonctions, d’une protection organisée par la collectivité publique dont ils dépendent, conformément aux règles fixées par le code pénal et les lois spéciales…

La collectivité publique est tenue de protéger les fonctionnaires contre les menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils pourraient être victimes à l’occasion de leurs fonctions, et de réparer, le cas échéant, le préjudice qui en est résulté.

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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 16:59

Dans mes ouvrages, j’ai décrit les campagnes « anti-fonctionnaires » de l’avant-guerre et les remarquables ripostes de la Fédération générale, dont l’organe « La Tribune des fonctionnaires » était alors un hebdomadaire à grand tirage.

Plus récemment, j’ai épinglé la directrice de la Fondation IFRAP, une certaine Agnès Verdier-Molinié, qui s’est fait une spécialité d’insulter les agents publics et trouve une oreille complaisante chez son ami Yves Calvi dans « C dans l’air ».

Aujourd’hui c’est une brochette de journalistes -dont on aimerait connaître les revenus -(David Pujadas, Jean-Paul Chapel et consorts) repris par Samuel Gontier, qui s’en prennent sur F2 et M 6 aux « Fonctionnaires : des feignants trop payés »

A l’heure où l’ancien ministre Anicet Le Pors annonce que « le XXIe siècle sera l’âge d’or du service public » j’attends avec intérêt les réactions et les mises au point du mouvement syndical des fonctionnaires de l’Etat, des collectivités territoriales et des hôpitaux.

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6 juin 2015 6 06 /06 /juin /2015 06:40

Selon le blog de Michel Noblecourt, éditorialiste au Monde, « Sept syndicats mettent en scène leur « vivre ensemble ».

Dans une conférence de presse qui s’est tenue le vendredi 5 juin à la Bourse du travail à Paris, les dirigeants syndicaux confédéraux (CFDT-CGT-CFTC-CGC-FSU-UNSA-Solidaires) ont présenté un manifeste « Après le 11 janvier 2015 : vivre ensemble ».

A la lecture du compte rendu de cette initiative, présentée comme « inédite et à tous égards historique », je me sens plus que jamais, sans autre commentaire, « ailleurs » et « autrement ».

Je crois devoir poursuivre, au terme d’un « Parcours militant de plus de trois quarts de siècle » (1) la présentation de l’histoire de la fonction publique, celle du syndicalisme des fonctionnaires dans ses rapports avec le syndicalisme ouvrier, et celle de la Commune de Paris, qui fut « aux avant-postes de la République ».

1- Voir sur le site Calameo

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3 juin 2015 3 03 /06 /juin /2015 09:03

Comme beaucoup de téléspectateurs de toutes générations, j’ai regardé avec intérêt les deux documentaires présentés fin mai 2015 par France 3 sur le rôle des femmes dans la Résistance.

-j’avais 20 ans à cette époque et j’ai échappé au STO en simulant une maladie pulmonaire alors que j’étais dans un convoi de 2000 hommes issus des Chantiers de la jeunesse à destination des mines de Katowice, en Pologne occupée ;

-Henriette Bidouze, (décédée en 1989) qui avait participé activement aux « comités féminins de la Résistance » assumera plus tard, alors qu’elle était vice-présidente de « L’Union des femmes françaises » et directrice de son magazine « Heures claires » la coordination d’un colloque sur « Les femmes dans la Résistance » et collaborera à un ouvrage intitulé « Elles, la Résistance ». (1).

Bien que ce colloque en Sorbonne et cet ouvrage ( auxquels ont participé les personnalités présentes dans les documentaires ) constituent des contributions remarquables et anciennes ils n’apparaissent pas dans l’émission de FR 3 (2)

1- « Les femmes dans la Résistance », Actes du colloque tenu à l’initiative de l’Union des Femmes françaises, Sorbonne 22 et 23 novembre 1975, Editions du Rocher, 1977.

Marie-Louise Coudert, « Elles la Résistance » Avant-propos de Marie Claude Vaillant-Couturier, Messidor Temps actuels, 1985.

2- Dans le domaine de l’histoire sociale, et plus spécialement dans celui de l’histoire de la fonction publique et du syndicalisme des fonctionnaires, je suis habitué à l’absence plus ou moins systématique de références aux travaux antérieurs et j’ai souvent préconisé l’élaboration de bibliographies aussi exhaustives que possible.

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1 juin 2015 1 01 /06 /juin /2015 07:00

Tous les observateurs ont remarqué combien les commémorations des événements de la vie politique économique et sociale, nationale et internationale occupent la présence quotidienne du président-candidat, qui semble en avoir fait un des instruments majeurs de sa politique. Il aura délivré un nombre impressionnant de bisous, accolades, et serrements de mains et disserté sur à peu prés tous les sujets.

Sur les questions générales de la fonction publique - qui sont jusqu’à preuve du contraire des questions majeures mais ne sont pas traitées comme telles - il n’a jamais exprimé, à ma connaissance, que des banalités lorsque d’aventure on lui posait une question. Sur un autre registre, il faut bien noter que depuis longtemps dans la vie courante beaucoup de sujets ne sont traités qu’à l’occasion de leur anniversaire considéré en chiffres ronds par décennies. Un étonnant consensus favorise le recours à de multiples formes de commémorations qui rythment la vie politique et sociale et envahissent les médias. Leur contenu et leurs orientations sont largement tributaires des objectifs recherchés par leurs organisateurs et sont donc différents et contradictoires (1)

L’histoire sociale n’échappe pas à ce phénomène. Elle finit par en être profondément marquée, voire déformée et instrumentalisée. Quelle que soit la qualité des prestations fournies dans le cadre des colloques, conférences ou expositions qui marquent ces commémorations, on peut se demander si elles dispensent d’une véritable recherche historique.

En ce qui concerne la fonction publique et son mouvement syndical des trois dernières décennies, la réponse ne fait pour moi aucun doute.

(1) un constat que faisait Daniel Mermet au cours de l’émission « Ce soir ou jamais » sur F2 sur le thème « Quel est le problème avec l’histoire de France ? »

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28 mai 2015 4 28 /05 /mai /2015 15:18

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…Nos écrivains, nos caricaturistes, en forçant malignement quelques traits, ont, à l’occasion, exercé leur esprit critique aux dépens des fonctionnaires. Constatons simplement que notre littérature nationale ne connaît pas le type du fonctionnaire corrompu ou prévaricateur. La probité et le désintéressement du fonctionnaire français sont un axiome. Quelques rares cas de corruption, ces derniers temps, et le plus souvent chez des individus recrutés sous Vichy, sont une exception qui confirme heureusement la règle d’honnêteté et de vertu civique de nos fonctionnaires…

Maurice Thorez, Vice-Président du conseil chargé de la fonction publique, dans un commentaire sur la réforme administrative en 1946.

C’était en 1946. Le propos reste certainement vrai pour l’ensemble des fonctionnaires relevant du statut général. Mais où en sont les « élites » politiques et administratives pour qui le « dégel du point d’indice » n’est pas à l’ordre du jour?

C'était en 1946
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26 mai 2015 2 26 /05 /mai /2015 12:42

En reproduisant un point de vue de Jean-François Revel sur l’enseignement primaire supérieur d’avant-guerre rendant hommage aux instituteurs, je me disais - ce que je savais depuis longtemps pour l’avoir vérifié dans mon parcours - qu’il y a dans tous les milieux politiques, administratifs, médiatiques, des personnalités dont certains avis peuvent présenter un intérêt.

Tel n’est manifestement pas le cas, dans la panoplie des outrances de Sarkozy, du propos qui accordait la primauté au curé sur l’instituteur au nom de la République laïque … et des futurs « Républicains ».

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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 09:57

Jean Zay

Au moment où les débats et les affrontements se multiplient sur les questions concernant la réforme des collèges et les programmes scolaires, et surtout à la veille de l’entrée de Jean Zay au Panthéon, il est sans doute opportun qu’un « ancêtre » apporte son témoignage personnel sur l’enseignement au long de l’entre-deux-guerres.

On trouvera dans mon texte récemment remanié sous le titre « L’unité d’un parcours militant de plus de trois quarts de siècle » inséré sur le site Calaméo trois pages ( 16-17-18) consacrées à l’Enseignement primaire supérieur pour les enfants des milieux populaires qui n’entraient pas en apprentissage ou dans un emploi dès l’âge de 11 ou 12 ans munis ou non du certificat d’études.

J’appelle spécialement l’attention des lecteurs de ce blog - dont la vocation est de traiter l’histoire de la fonction publique- sur un point de vue exprimé par Jean-François Revel qui était pourtant un homme de droite, reproduit en ces termes dans mon texte :

Jean-François Revel présente dans ses « Mémoires » (page 487) quelques considérations sur cet enseignement qui sont celles d’un de mes contemporains, puisqu’il est né en janvier 1924, c’est-à-dire un an après moi. Cet auteur écrivait : « Le primaire comprenait non seulement les cinq années de l’actuel enseignement élémentaire, mais aussi les cours complémentaires et les écoles primaires supérieures. Ces dernières dispensaient un enseignement exigeant, précis et solide. Elles ont été les ascenseurs de la promotion sociale républicaine, notamment dans l’accès à la moyenne fonction publique. Si la France a été jusqu’à une date récente le pays le mieux administré du monde, c’est grâce au brevet supérieur. De plus, nombre de ses titulaires, passés dans le privé, ont constitué l’ossature de nos petites et moyennes entreprises. Encore vers 1960, un brevet supérieur obtenu par des sujets qui n’avaient jamais fréquenté l’enseignement secondaire était garant de connaissances bien plus sérieuses que les cataplasmes culturels que sont la plupart des diplômes de nos bacheliers actuels. » Et il ajoute : « Le beau titre d’instituteur attirait le respect… »

Jean-François Revel

 

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Eléments biographiques

   En un demi siècle, j'ai fait "le tour de la table" de la politique de la fonction publique comme syndicaliste, directeur de cabinet du ministre, conseiller d'Etat en service extraordinaire, auteur d'ouvrages.

 

  Né le 2 décembre 1922 à Jurançon (Pyrénées-Atlantiques)

 

-Fonctionnaire

 Receveur divisionnaire des Impôts honoraire

 

-Dirigeant national du mouvement syndical des fonctionnaires (1958-1978)

  Secrétaire du Syndicat national des Contributions indirectes 1958-1963

  Secrétaire général de la Fédération des finances CGT 1963-1970

  Secrétaire général de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires (UGFF) et

  Membre du conseil supérieur de la fonction publique 1970-1978

  Membre de la commission exécutive de la CGT 1969-1975.

 

  Membre du conseil d’administration de l’Institut CGT d’histoire sociale.

 

-Directeur du cabinet du ministre de la fonction publique et des réformes administratives  (juin 1981-novembre 1983).

 

-Conseiller d’Etat en service extraordinaire (novembre 1983-novembre 1987).

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