Les lecteurs de ce blog qui ont pris note des éléments constitutifs de ma posture à l’égard des problèmes généraux de la fonction publique et des tenants et aboutissants de mon absence de toute relation avec les divers intervenants (qu’ils soient politiques, administratifs ou syndicaux) n’attendent pas de ma part un commentaire sur les mesures concernant les fonctionnaires qui viennent d’être avancées par le gouvernement… pour 2016 et les années suivantes.
Je persiste à penser qu’une bonne connaissance des évolutions de la politique générale de la fonction publique au cours des décennies précédentes est un atout dans l’élaboration de cette politique pour aujourd’hui et pour demain.
Mais pour reprendre la métaphore de James Ellroy précédemment évoquée, si je peux aider à amener le cheval à l’abreuvoir, je ne peux l’obliger à boire.
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L’histoire du syndicalisme a toujours donné lieu à des présentations et à des analyses sous des formes diverses : commémorations, conférences, colloques, émissions et documentaires de télévision etc. C’est le cas en cette année 2015, pour le 120e anniversaire de la CGT.
Dans ma position d’auteur, témoin et acteur dont le parcours personnel s’étend sur plus de trois quarts de siècle, j’aurais eu probablement, si mon état physique avait permis une présence effective à ces diverses manifestations, des observations à faire. Il est sain qu’un examen critique permette d’infléchir, de corriger ou de compléter de telles initiatives.
Particulièrement sensible à l’histoire générale de la fonction publique et du syndicalisme des fonctionnaires, je crains - sous bénéfice d’inventaire - que cette dernière, tout spécialement la partie concernant la politique salariale de l’Etat, ne soit restée assez largement absente de la plupart de ces prestations, alors qu’elle dépasse le cadre d’études sectorielles ou professionnelles, se trouve au cœur des réalités de l’histoire politique, sociale et économique et concerne le sort de millions de fonctionnaires actifs et retraités et d’agents publics.
Je répète encore une fois qu’il est d’autres questions, dont il sera difficile de contester qu’elles sont primordiales, mais dont il n’est nullement assuré qu’elles seront traitées comme elles le méritent, dans lesquelles le mouvement syndical des fonctionnaires a joué un rôle de premier plan :
- celle des courants de pensée et de leur représentation dans les instances syndicales ;
- celle des rapports des organisations syndicales avec les partis politiques et les gouvernements.
Tout observateur concerné à un titre quelconque peut faire ces constatations et intervenir pour qu’elles soient prises en charge par les organismes qui se sont donné pour tâche d’étudier l’histoire sociale et qui, à ce titre, doivent assumer une double responsabilité : contribuer à la connaissance des travaux et témoignages existants en la matière et mener leurs propres travaux notamment pour les deux dernières décennies du XXe siècle.