Tous les observateurs ont remarqué combien les commémorations des événements de la vie politique économique et sociale, nationale et internationale occupent la présence quotidienne du président-candidat, qui semble en avoir fait un des instruments majeurs de sa politique. Il aura délivré un nombre impressionnant de bisous, accolades, et serrements de mains et disserté sur à peu prés tous les sujets.
Sur les questions générales de la fonction publique - qui sont jusqu’à preuve du contraire des questions majeures mais ne sont pas traitées comme telles - il n’a jamais exprimé, à ma connaissance, que des banalités lorsque d’aventure on lui posait une question. Sur un autre registre, il faut bien noter que depuis longtemps dans la vie courante beaucoup de sujets ne sont traités qu’à l’occasion de leur anniversaire considéré en chiffres ronds par décennies. Un étonnant consensus favorise le recours à de multiples formes de commémorations qui rythment la vie politique et sociale et envahissent les médias. Leur contenu et leurs orientations sont largement tributaires des objectifs recherchés par leurs organisateurs et sont donc différents et contradictoires (1)
L’histoire sociale n’échappe pas à ce phénomène. Elle finit par en être profondément marquée, voire déformée et instrumentalisée. Quelle que soit la qualité des prestations fournies dans le cadre des colloques, conférences ou expositions qui marquent ces commémorations, on peut se demander si elles dispensent d’une véritable recherche historique.
En ce qui concerne la fonction publique et son mouvement syndical des trois dernières décennies, la réponse ne fait pour moi aucun doute.
(1) un constat que faisait Daniel Mermet au cours de l’émission « Ce soir ou jamais » sur F2 sur le thème « Quel est le problème avec l’histoire de France ? »