J’ai déjà mentionné dans ce blog l’ouvrage d’Emmanuel Todd et Hervé Le Bras, « Le mystère français » (cf « Au crible de l’anthropologie » 8 avril) ajouté quelques commentaires (cf « Coup de projecteur sur les élites financières » 19 avril) et appelé l’attention sur les travaux de l’économiste Gaël Giraud. Il n’est pas nécessaire d’être d’accord sur tout pour citer ainsi des auteurs.
Dans la foulée du dernier ouvrage, Emmanuel Todd semble multiplier les interventions. Ainsi dans une interview à « Marianne » intitulée « Goodbye Hollande » il n’est pas tendre pour la première année du quinquennat et plusieurs personnages en prennent pour leur grade. Estimant que « les banques contrôlent l’appareil d’Etat » il s’exprime à nouveau à propos de certains membres de la haute fonction publique :
« …Quant aux jeunes qui sortent le mieux classés de l’ENA - non pas les meilleurs, mais les plus aptes, moralement et socialement, à fayoter -, on les retrouve à l’Inspection des finances, à la Cour des comptes, puis dans les cabinets ministériels, et bien sûr au ministère des Finances. Les ministres importants n’ont pas la liberté de choisir leur directeur de cabinet et vivent sous leur surveillance.Ces jeunes gens, leur avenir est dans le privé. Ils payent donc d’avance ! Ils enterrent la réforme des banques. Ils passeront dans ces banques et les grandes boîtes privées, cooptés par leurs parrains... »
Le sujet n’est pas nouveau, mais il revêt en ce moment des aspects particulièrement inquiétants1.
1-En d’autres temps, et dans un contexte très différent, je l’ai vécu directement et je me suis exprimé dans des textes depuis longtemps épuisés, notamment « Fonction publique. Les points sur les i » 232 pages, VO Editions 1995.