LE BLOG de René BIDOUZE
Mon attachement à la conception française de la fonction publique, dont la principale expression est le statut général des fonctionnaires, s'est affirmé dans les fonctions successives que j'ai exercées pendant près d'un demi-siècle et dans mes travaux de recherche.
Engagé depuis l'adolescence dans l'action du mouvement ouvrier, je me suis intéressé à la Commune de Paris, qui fut une révolution sociale aux avant-postes de la République et des libertés municipales.
Depuis le 1er février, les projets du gouvernement sur la fonction publique envahissent les médias et les plateaux de télévision. Comme toujours c’est un défilé de technocrates et de politiciens dont certains ont - malgré leurs titres - une vue approximative et convenue des principes fondamentaux, et ignorent l’histoire de la fonction publique en s’exprimant comme si elle avait commencé avec eux.
Alors que les privatisations, les délégations au secteur privé de missions de l’Etat, les transformations d’établissements publics administratifs en établissements à caractre industriel et commercial, les mesures tendant à la « mise en extinction » de pans entiers du statut général des fonctionnaires, la prolifération des emplois de vacataires, auxiliaires et contractuels ( un million aujourd’hui dans les trois fonctions publiques) ont fait la preuve de leur inefficacité , le pouvoir s’apprête à aller encore plus loin dans cette voie.
Le rapport annuel de la Cour des Comptes apporte à point nommé une éclatante illustration de cette situation en fustigeant le « Conseil national des activités privées de sécurité » qui est par délégation de l’Etat une « autorité de régulation » d’un secteur composé d’entreprises se livrant une « concurrence sévère » et pratiquant un dumping social grâce à une main d’œuvre « volatile, très peu qualifiée et mal rémunérée ».
Comme je ne cesse de le souligner depuis des années, nous disposons d’une documentation d’une ampleur exceptionnelle, systématiquement évoquée et décrite dans toutes mes communications. Chacun peut consulter cette documentation et contribuer à la résistance des citoyens, usagers, fonctionnaires et agents publics pour faire échec à la tentative de nous refaire le coup de la « loi travail ».
Le débat sur la fonction publique n’est pas nouveau. Ouvert il y a plus d’un siècle, il n’a jamais cessé.
Le statut général des fonctionnaires adopté au lendemain de la Libération dans l’esprit du Conseil national de la Résistance et étendu par les réformes des années 1981-1986 a surmonté tous les obstacles. Il s’est adapté aux évolutions de la société et de l’administration française, qui reste aujourd’hui « une des meilleures du monde ».
Une bonne connaissance de l’histoire politique et sociale montre que les « arguments » avancés par des technocrates, politiciens et journalistes des nouvelles générations pour soutenir les projets de Macron et de son gouvernement au nom d’une prétendue « modernité » sont archaïques et usés jusqu’à la corde.
Sans la moindre hésitation et en dehors de toute fausse modestie, je me permets de recommander une lecture qui éviterait à bien des intervenants sur les plateaux de télévision de débiter des approximations et des erreurs propices aux obsessions des réactionnaires de tous calibres, et contribuerait à une résistance efficace aux dangereux projets du gouvernement :
Conférence présentée le 3 mai 2011
par René Bidouze
à l’ Institut CGT d’Histoire sociale,
et insérée sur le site Calaméo
Les services publics dans l’histoire sociale
Première partie
Principes généraux et aperçu historique des services publics
Les lois des services publics
Les catégories de services publics
Avant la Première guerre mondiale
La période de l’entre-deux-guerres
Les nationalisations de 1945-46
Les nationalisations de 1982
Cohabitations et alternances
Les privatisations de 1986 et 1993
Concurrence et déréglementations dans le contexte européen
Pendant la 1e moitié du XXe siècle
Après la Libération
Deuxième partie
La politique salariale de l’Etat et ses rapports avec le mouvement social
I- Les cartels des services publics de l’entre-deux-guerres
II- La politique salariale de l’Etat de la seconde moitié du XXe siècle
Remise en ordre et Harmonisation
Le malaise du secteur public et nationalisé
Une loi anti-grève
La grève des mineurs et ses suites
Le « Comité des sages »
Le plan et les procédures « Toutée »
Les luttes coordonnées du secteur public et nationalisé
La politique contractuelle
Les initiatives de la CGT dans la période 1968-1978
La gauche et la désindexation des salaires
La grève des fonctionnaires et agents publics
Mes écrits fourmillent de références historiques attestant que les annonces qui ont été faites ce jeudi 1er février par le gouvernement ( réforme de l’Etat, priorité au contrat, recrutements de non titulaires, remises en cause du statut, privatisations et délégations de service public…) relèvent de la politique et des obsessions permanentes des formations et des personnalités de droite. Ils fourmillent aussi d’arguments, de démonstrations et de témoignages sur les actions menées pour les combattre.
La formule des « départs volontaires » est en revanche une « nouveauté » sur laquelle, comme par hasard, les médias se sont immédiatement focalisés et qui devrait être appliquée en premier lieu aux deux ministres qui l’ont présentée.
L’émission de David Pujadas « 24 h. L’info en questions » de ce vendredi 19 janvier avait pour thème : « Hauts fonctionnaires : une caste intouchable ? ». Y participaient Gérard Longuet, François de Closets, Vincent Jaubert et Agnès Verdier-Molinié.
Personnellement, j’ai rencontré des hauts fonctionnaires à toutes les étapes de mon « Parcours citoyen et militant de plus de trois quarts de siècle », avant et après la création de l’Ecole nationale d’administration. De nombreux chapitres de mes ouvrages évoquent sans complaisance les questions spécifiques de la Haute Fonction publique. Notamment pour ne citer que les plus récents :
Publications numériques sur Calaméo
Je pense qu’il revient aux responsables du mouvement syndical des fonctionnaires et à ceux des instituts syndicaux d’histoire sociale de relever et de réfuter les approximations et erreurs qui ont parcouru cette émission, ainsi que certains antécédents des personnages qui y participaient et que les nouvelles générations ne connaissent probablement pas. Nous serions ainsi dans la longue tradition du syndicalisme.
Quant à l’illustre Pujadas, on peut lui suggérer de traiter, par analogie avec le sujet d’hier, et en se regardant dans la glace, le sujet des « hauts-journalistes » et d’y joindre celui des « bouffeurs de fonctionnaires » qui les accompagnent parfois.
Au terme de mon « Parcours citoyen et militant de plus de trois quarts de siècle » dont une nouvelle édition vient d’être insérée sur le site Calameo, je rappelle que je ne suis plus guère en état physique, en raison de difficultés rhumatismales de déplacement, de prendre des contacts, d’organiser des rencontres, ni même de répondre aux invitations que je reçois .
Il en résulte une absence de confrontations directes et contradictoires et de participation à des activités et à des débats dans lesquels les questions relatives à l’histoire de la fonction publique et du syndicalisme des fonctionnaires pourraient éventuellement occuper leur place.
Mes recherches et mes témoignages ont la particularité de traiter un problème important de l’histoire du syndicalisme français du vingtième siècle, celui de ses rapports avec les partis politiques et les gouvernements, dans lequel les fonctionnaires et leur mouvement syndical ont tenu une place originale. L’histoire du syndicalisme des fonctionnaires n’est pas seulement celle d’un secteur ou d’une branche professionnelle, dont la nature la situe de toute façon au cœur des problèmes de l’Etat, des institutions, de l’administration.
La part que j’y ai prise en qualité de témoin, acteur et auteur est concentrée dans des articles, études et ouvrages qui constituent un ensemble dont je constate qu’il est pris en considération en dépit des carences, exclusives et manœuvres subalternes.
Ainsi, on peut notamment trouver sur GOOGLE une série de communications sur mon activité et mes travaux qui incitent à d’autres connexions internet.
Entre autres :
René Bidouze-Auteur-Ressources de la Bibliothèque nationale de France
Data.bnf.fr/11891972/ rene bidouze.
Toutes les informations de la Bibliothèque nationale de France
Mon texte intitulé « L’unité d’un parcours citoyen et militant de plus de trois quarts de siècle » n’est pas à proprement parler une autobiographie, dont je conçois qu’elle n’intéresserait pas grand monde et ne justifierait pas une publication numérique sur internet.
C’est un témoignage qui se présente comme un complément et une illustration de travaux menés par ailleurs selon les méthodes et les contraintes de la recherche sur l’histoire de la fonction publique et du syndicalisme.
Restent dans ma démarche l’histoire proprement dite du syndicalisme des fonctionnaires et celle de la fonction publique et des services publics pour des périodes correspondant à mes interventions de chercheur, témoin, et acteur et la sauvegarde d’un ensemble de textes relatifs à cette histoire et à celle de la Commune de Paris.
Dans cet esprit la nouvelle version du texte est accompagnée d’annexes (pages 165-191) :
- Bibliographie René Bidouze -Ouvrages, articles et études sur l’histoire de la Commune de Paris, la fonction publique, le syndicalisme des fonctionnaires - Un blog et des publications numériques - Dossier d’archives. La crise du mouvement syndical 1975 - La table des matières de plusieurs ouvrages de René Bidouze
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En un demi siècle, j'ai fait "le tour de la table" de la politique de la fonction publique comme syndicaliste, directeur de cabinet du ministre, conseiller d'Etat en service extraordinaire, auteur d'ouvrages.
Né le 2 décembre 1922 à Jurançon (Pyrénées-Atlantiques)
-Fonctionnaire
Receveur divisionnaire des Impôts honoraire
-Dirigeant national du mouvement syndical des fonctionnaires (1958-1978)
Secrétaire du Syndicat national des Contributions indirectes 1958-1963
Secrétaire général de la Fédération des finances CGT 1963-1970
Secrétaire général de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires (UGFF) et
Membre du conseil supérieur de la fonction publique 1970-1978
Membre de la commission exécutive de la CGT 1969-1975.
Membre du conseil d’administration de l’Institut CGT d’histoire sociale.
-Directeur du cabinet du ministre de la fonction publique et des réformes administratives (juin 1981-novembre 1983).
-Conseiller d’Etat en service extraordinaire (novembre 1983-novembre 1987).