Des articles et des points de vue sur la Fonction Publique, le syndicalisme et la Commune de Paris.
Par René BIDOUZE
La fonction publique française a connu, dans le contexte des années de la Libération marqué par la reconstruction de l’Etat, le rétablissement de la légalité républicaine, l’avènement de la IVe République, une profonde transformation résultant non seulement de l’adoption du Statut général des fonctionnaires, mais aussi du Reclassement général des emplois, et d’autres grandes réformes telles que la création de l’ENA, la publication d’un nouveau régime de retraite, la Sécurité sociale…
Les textes législatifs et réglementaires de cette période, qui traitent de tous les aspects de la situation et de la carrière des fonctionnaires, sont constitutifs d’une nouvelle fonction publique. Pourtant, le programme du Conseil national de la Résistance ne comportait aucune disposition tendant à doter les fonctionnaires d’un statut. Les dirigeants de la Fédération des fonctionnaires engagés dans la Résistance et occupant des fonctions dans ses instances restaient fidèles aux positions traditionnelles de l’avant-guerre. Mais le contexte de la Libération, le contenu donné aux projets de réforme, la participation très active des représentants syndicaux à leur élaboration, ont profondément modifié une situation dans laquelle les effectifs de l’Education nationale, des PTT et des Finances constituaient les « gros bataillons » représentant à eux seuls 80% de l’ensemble.
Les années de la Libération sont une ligne de démarcation très nette entre deux grandes époques historiques. Aucune approche d’ensemble de la « politique salariale » de l’Etat dans l’acception la plus large qui lui sera donnée par la « politique contractuelle » de l’après 1968 ne peut faire impunément abstraction de ces données majeures de l’histoire de la fonction publique et de celle du syndicalisme des fonctionnaires.
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