S’il est une question qui ne figurait pas dans les débats politiques à l’occasion des élections municipales et européennes de mars et mai 2014, des élections départementales de mars 2015 (et ne figurera probablement pas davantage lors des élections régionales) ni dans les programmes proposés aux électeurs et électrices, c’est bien celle du régime général de la Fonction publique. Quand la situation des fonctionnaires est évoquée dans les médias, c’est presque toujours par le petit bout de la lorgnette, par l’énoncé de poncifs archi-usés.
Or il s’agit d’un ensemble de questions qui concernent les cinq millions de fonctionnaires de l’Etat, des collectivités locales et hospitalières, et leurs organisations syndicales, mais sont avant tout de la compétence des citoyens et usagers du service public, de la nation et de ses institutions.
Pour comprendre la nature et le sens des nombreuses mesures législatives et réglementaires qui ont affecté au cours des trois dernières décennies la construction statutaire des années 1984-1986, il faut les analyser objectivement. Pour mesurer combien son avenir proche et lointain dépend de ce qu’il adviendra de notre pays, de son système institutionnel, dans le contexte européen et mondial, une bonne connaissance, exempte de toute instrumentalisation, de l’Histoire de la fonction publique et de son mouvement syndical est indispensable.
Ce sont des vérités premières. Mais il ne suffit pas de les admettre, voire de les proclamer en ne faisant rien pour les mettre en œuvre ou en les enfermant dans des visions contestables. Une question peut-être impertinente ne pourra être indéfiniment enterrée : que font les personnalités qui auraient des titres à promouvoir cette histoire, et dont la situation personnelle relève, pour nombre d’entre elles, du régime statutaire de la fonction publique ?
Le cheval de James Ellroy est toujours devant l’abreuvoir, à côté de son maître qui n’a ni ordinateur, ni téléphone portable, et ne regarde pas la télévision.
A bientôt les ruades.