Deux ans après avoir surmonté par un débat démocratique sans précédent la crise qui avait affecté le mouvement syndical CGT des fonctionnaires, l’Union générale des fédérations de fonctionnaires dont j’étais le secrétaire général depuis 1970, était selon tous les critères habituels d’appréciation, à son apogée. Dans mes propres écrits et dans les commentaires d’Henri Krasucki les conditions dans lesquelles je me suis alors consacré à l’histoire du syndicalisme des fonctionnaires après avoir mis un terme à mes mandats syndicaux en rejoignant l’administration des Finances en 1978 ont été largement exposées.
A ma connaissance le déclin du mouvement syndical - que personne ne semble contester - n’a vraiment commencé que plus tard. Les crises se sont succédé et plusieurs secteurs de la fonction publique n’y ont pas échappé ( UGFF, Finances, Equipement…)
Après les fonctions de directeur du cabinet du ministre de la fonction publique et de conseiller d’Etat en service extraordinaire (1981-1987) qui ont constitué un remarquable poste d’observation, je n’ai exercé aucune responsabilité politique ou administrative et je ne suis pas directement impliqué dans les réflexions sur la fonction publique du XXIe siècle.
Encore une fois l’état de la recherche dans le domaine d’investigation de ces publications pose quelques questions sur lesquelles le moment serait venu de briser les « non-dits » et les silences qui l’affectent depuis tant d’années.
Le romancier américain James Ellroy ( l’auteur du « Dahlia noir » qui publie aujourd’hui un nouveau roman ) dit à son interviewer à propos d’événements importants mais peu connus que personne ne demande à connaître, « on peut mener le cheval à l’abreuvoir, pas le forcer à boire ».
Ainsi que chacun peut le constater, je continue à m’exprimer, principalement sur l’histoire. De nouvelles publications numériques sont prévues. Alors que je suis entré dans ma 93e année et que la plupart de mes compagnons de combat ont disparu, je ne resterai pas inerte devant l’abreuvoir.