Avant de reprendre le cours des investigations de ces derniers mois, il y a lieu de présenter quelques réflexions sur l’histoire sociale et sur certaines de ses contraintes.
L’Histoire sociale est une branche de l’Histoire générale qui relève de la compétence et de la responsabilité des historiens, des organismes de recherche ou publications spécialisées s’appuyant éventuellement sur des militants ou anciens militants syndicalistes et des responsables politiques ou administratifs qui souhaitent s’y investir ou apporter leur témoignage. Elle doit jouir d’une certaine autonomie.
Sa finalité première n’est pas de servir de référence et de fondement à la politique générale de la fonction publique ou à la lutte syndicale d’aujourd’hui. Ni les pouvoirs publics, ni l’administration, ni le mouvement syndical n’ont vocation en tant que tels à s’engager directement dans son étude, qui est soumise à des contraintes et à des règles inhérentes à la recherche.
Dans le cas des instituts d’histoire sociale ayant des liens organiques ou statutaires avec le mouvement syndical, les responsables de ce dernier peuvent avoir, le cas échéant, un rôle d’initiative et d’incitation. Mais l’existence et l’activité d’un organisme de recherche historique dans le domaine du syndicalisme des fonctionnaires dont il est question ici ne sauraient être subordonnées à la capacité ou à la volonté d’intervention des responsables syndicaux en exercice. L’étude de l’Histoire ne relève pas de leur mandat, de leur responsabilité et de leur compétence. En revanche, leur relation avec l’Histoire du mouvement social et avec les travaux et initiatives auxquels elle donne lieu pose une série de problèmes qui ne sont pas à l’ordre du jour de ce blog.
Membre du conseil d’administration de l’Institut CGT d’Histoire sociale, j’ai participé au cours des dix dernières années, par des communications à plusieurs de ses colloques, et collaboré à ses Cahiers d’Histoire par des dossiers, études et articles concernant l’histoire de la fonction publique et de son mouvement syndical.