Le Monde Eco & Entreprise, supplément au numéro du Monde daté du 18 décembre 2012, publie dans la rubrique Histoire, sous la signature de Michel Noblecourt un article intitulé « La laborieuse invention du salaire minimum » accompagné d’une colonne de Dates jalonnant cette histoire allant du 10 août 1899 au 1er juillet 2012, d’un texte du 26 août 1950 repris dans les archives du journal intitulé « Une mesure nouvelle dans la législation sociale » commentant le décret qui fixait le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) instauré par la loi du 11 février 1950, et d’une photo de la première réunion du cabinet René Pleven le 12 juillet 1950.
Même en lui consacrant une page entière, cette histoire ne pouvait faire l’objet que d’un survol assez sommaire suscitant par ailleurs un certain nombre de réserves. Il se trouve que la Fonction publique a joué un rôle historique dans la définition du minimum vital et dans l’élaboration du concept de budget-type, et que la politique salariale de l’Etat a revêtu notamment dans ce domaine du salaire minimum, une portée qui dépasse largement les millions d’agents publics auxquels elle s’applique. Dès lors qu’elle ignore complètement cet aspect essentiel de l’histoire qu’elle prétend traiter, c’est la pertinence même de cette prestation du Monde qui est contestable.
Quand on appartient à la génération des fonctionnaires qui exerçaient leurs fonctions dans les années de la Libération, et quand de surcroît on s’est livré à des travaux de recherche sur l’histoire sociale de la deuxième moitié du XXe siècle, et plus particulièrement sur celle de la politique salariale de l’Etat, on est conduit à rappeler des données et à avancer des analyses qui en apportent la démonstration.
C’est ce que je vais faire dans les prochains articles de ce blog.