Depuis l’annonce, ce jeudi 26 septembre 2019, du décès de Jacques Chirac, on assiste à un spectacle qui en dit long sur l’état de notre société.
Si on regarde mon « parcours », on ne s’étonnera pas que je puisse dire un mot dans ce concert. Dans les années qui ont précédé son élection à la Présidence de la République, en 1974, Giscard d’Estaing était un inamovible ministre des Finances. Secrétaire général de la Fédération des Finances CGT de 1963 à 1970 ayant conduit avec mon camarade Jan- Yves Nizet une grande campagne pour l’allègement de la « fiscalité de classe » qui frappait lourdement les salariés, je connaissais mieux que personne le profond mépris de Giscard à l’égard des organisations syndicales de son ministère et les moyens de le faire quelque peu descendre de sa superbe hautaine d’aristocrate.
Dans les années qui ont suivi 1968, Georges Séguy secrétaire général de la CGT ayant obtenu une audience de Giscard, son secrétariat a informé le cabinet du ministre de ma participation à la délégation. Aussitôt, le cabinet a réagi en disant que le Directeur général des Impôts serait présent.
Au cours de l’audience, un certain Jacques Chirac, jeune Secrétaire d’Etat au Budget qui était également présent aux côtés de son ministre a trouvé le moyen d’intervenir pour un témoignage anecdotique sans intérêt et d’une telle platitude que tous les participants en étaient gênés, à commencer par Giscard.
Plus tard, alors que j’exerçais les fonctions de directeur du cabinet du ministre de la fonction publique et des réformes administratives, le même Chirac chef de la droite se manifestait en revendiquant une réduction massive des effectifs des fonctionnaires…