Dans Le Figaro magazine du 18 juin, Sarkozy proclame qu’il faut « tout changer ».
Un précédent historique célèbre nous donne la clé de cette proclamation : en 1860, après le débarquement de Garibaldi en Sicile, alors que l’aristocratie a peur pour ses privilèges, Tancrède dit à son oncle le prince Don Fabrizio :
« Si nous voulons que tout reste pareil, il faut que tout change. »
(« Le Guépard », film franco-italien de Luchino Visconti, adapté du roman de Lampedusa, Palme d’Or au Festival de Cannes 1963).
« Tout changer » ? « Vaste programme » comme aurait dit le général de Gaulle qui répondait par cette remarque de bon sens à un énergumène qui s’écriait à son arrivée : « Mort aux cons ! » :
La Constitution de 1958 (plus de vingt fois « modifiée »), l’élection du président de la République au suffrage universel qui structure et verrouille la vie nationale et consacre une « monarchie » républicaine aggravée par le quinquennat renouvelable et l’inversion du calendrier des élections présidentielle et législatives, un système électoral sans proportionnelle, un vote non au référendum de 2005 foulé aux pieds, des partis politiques rongés par les affaires, les dépassements des financements de campagne, les guerres des chefs et les combats d’ego qui gangrènent la société, des sondages quotidiens avec des questions qui préfigurent et conditionnent les réponses, certains journalistes qui se spécialisent dans la collecte de ragots dans les coulisses du pouvoir, une abstention massive …Une Ve République à bout de souffle.
Tout ça pour perpétuer un système politique fondé sur les privilèges de classe et les intérêts de la Finance générateurs de chômage, de bas salaires et d’austérité.