Je me tiens aussi bien informé que possible des études et propositions de spécialistes de diverses disciplines concernant la politique de la fonction publique, ainsi que des activités, délibérations et programmes des organisations constitutives du mouvement syndical des fonctionnaires comme d’ailleurs de l’ensemble de la politique économique et sociale. Mais je n’ai pas de titre particulier à intervenir dans le débat qui en ces années 2020, après trois ans d’exercice du pouvoir par la majorité « macroniste », l’action des « gilets jaunes », les élections européennes, les élections municipales, la crise sanitaire, le grave déclin des partis politiques…la loi dite de « transformation de la fonction publique » que le pouvoir en place impose à une société en plein désarroi et à un Parlement domestiqué en mettant en échec la représentativité et l’unité des organisations syndicales de fonctionnaires.
Je suis solidaire des actions et initiatives tendant à la sauvegarde de la conception française de la fonction publique dont le statut général restait en dépit des graves atteintes dont il avait été l’objet, la principale expression juridique. Je suis solidaire des fonctionnaires actifs et retraités qui agissent pour leur pouvoir d’achat et pour les acquis de leurs luttes sociales.
L’histoire proprement dite du mouvement syndical CGT des fonctionnaires traitant la longue période des dernières années du XIXe siècle aux années 1981 a fait l’objet de l’essentiel de mes écrits. Ma démarche de ces derniers temps a surtout consisté à apporter de nouveaux commentaires, analyses et témoignages. Cette histoire, même concentrée pour 1945-1981 sur les organisations de la CGT est un chantier qui devrait rester en principe ouvert aux chercheurs de toutes disciplines et aux « observateurs sociaux ». La grande diversité du monde syndical de ce demi-siècle exige que l’on se préoccupe aussi de l’état de la réflexion et de la publication historique sur les mêmes thèmes dans les autres fédérations et syndicats représentatifs affiliés aux autres centrales (FO, CFDT, CGC, UNSA..) ou autonomes et dans les instituts de recherches qui leur sont rattachés. J’ai bien connu et estimé dans l’exercice de mes responsabilités syndicales puis ministérielles des militants qui ont certainement laissé derrière eux une œuvre importante, et j’ai rencontré quelques universitaires de tendances diverses au cours des dernières années. Ayant fait ce que j’ai appelé « le tour de la table » à des niveaux et dans des conditions dont personne ne peut nier l’originalité, il se peut que je fasse « de l’ombre » à certains personnages qui ont surtout fait le tour d’eux-mêmes.
Quant à l’histoire du syndicalisme CGT des deux dernières décennies du XXe siècle et de la période contemporaine qui a été parsemée de crises graves affectant principalement l’UGFF et plusieurs fédérations et syndicats nationaux, ellereste pour une bonne part à écrire et il ne semble pas que ceux qui à divers titres devraient s’en charger se « bousculent au portillon »
L’histoire générale de la fonction publique qui lui est intimement associée mais demeure une discipline indépendante et sur laquelle j’ai publié au cours de la dernière décennie, un certain nombre d’études telles que « Fonction publique Les points sur les i », « L’Etat et les fonctionnaires de la plume sergent major à internet » « L’évolution historique en France et dans le monde de la fonction publique d’emploi et de carrière » s’ajoute à de nombreux autres textes évoquant la période 1981-1986 et même la période 1986-2006, qui peuvent être consultés sur le site Calaméo.
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A la plupart des étapes de mon parcours j’ai rencontré des personnages dont on pouvait dire « qu’avec de tels amis, on n’a pas besoin d’ennemis », mais aussi des militants dévoués, compétents et combatifs. J’ai aussi rencontré, dans les responsabilités que j’ai exercées, et dans les années de ma retraite active, des personnalités de grande qualité.
Les biographies et autobiographies de personnages ayant exercé des responsabilités politiques, syndicales ou administratives - parfois aux plus hauts niveaux de l’Etat - révèlent le plus souvent, au sein de leur propre famille politique ou sociale ou de leur propre milieu professionnel, des rivalités, des trahisons, des manœuvres diverses d’élimination aggravées par des phénomènes de corporatismes et d’esprit de corps.
Ces personnages ont toujours, par leur caractère, leur formation, leurs idées, leurs comportements, une part plus ou moins étendue de responsabilité dans ce qui leur arrive.
Toutes proportions gardées, mon sort personnel est l’expression achevée de ma personnalité, de mes convictions, de mon caractère, de l’unité et de la fidélité d’un parcours de plus de trois quarts de siècle qui n’est probablement pas exempt d’erreurs et de défauts.
Restent maintenant dans ma démarche la sauvegarde de l’histoire proprement dite du syndicalisme des fonctionnaires et celle de la fonction publique et des services publics pour des périodes correspondant à mes interventions de chercheur, témoin, et acteur et celle d’un ensemble de textes relatifs à cette histoire et à celle de la Commune de Paris.
Comme il est dit dans l'avant-propos, "Selon une formule dont je ne suis pas l’auteur et qui me paraît pertinente, je ne suis ni « censeur ni gardien du temple ». Mais je n’entends pas pour autant renoncer s’il y a lieu à la libre expression de mes idées et à mon droit de critique face à ceux qui ignorent, éludent ou instrumentalisent l’histoire du syndicalisme des fonctionnaires ou celle de la fonction publique et prennent parfois de singulières libertés avec le respect humain et l’honnêteté intellectuelle. Je reste fermement dans une démarche indépendante - dont il va de soi qu’elle échappe par sa nature et son contenu aux théories du « renouvellement » des générations.
( Extrait de la publication numérique « Fonctionnaire-citoyen Syndicaliste-historien »)