Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France, animateur de « La République des idées » vient de publier un nouvel ouvrage, « Le bon gouvernement », qui se présente comme « le quatrième volet » de son enquête sur « la mutation des démocraties contemporaines ».
Il y décrit la « montée en puissance du pouvoir exécutif » qui se manifeste depuis une trentaine d’années et qu’il désigne par l’expression « présidentialisation des démocraties ». Il estime que « faute d’avoir clairement analysé ce changement de paradigme, nous peinons à appréhender les véritables racines du désenchantement contemporain et donc à déterminer les conditions d’un nouveau progrès démocratique ». Partant de ce constat d’inachèvement de qu’il appelle une « démocratie d’autorisation », l’ouvrage explore la « démocratie d’exercice » comme un « bon gouvernement » dont il expose les principales figures : lisibilité, responsabilité, réactivité, parler vrai, intégrité ».
Quand on traite l’histoire de la fonction publique et du syndicalisme des fonctionnaires en estimant que sa connaissance est indispensable à toute analyse sérieuse et efficace de son avenir, et quand on s’emploie à mettre en évidence les regrettables carences qui affectent depuis trop longtemps cette recherche, on ne peut manquer d’être conforté (en toute modestie et toutes proportions gardées) par l’approche scientifique de cet auteur.
Comment imaginer que ce livre de 400 pages s’inscrivant dans le prolongement d’une série d’ouvrages aurait pu définir ainsi les caractéristiques de la démocratie contemporaine en ignorant la longue histoire dont il nous présente des analyses d’une remarquable pertinence ?
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Une recherche qui se rattache au rôle de l’Etat, aux principes fondamentaux et aux pratiques qui ont régi ses relations avec les fonctionnaires et agents publics qui en ont assuré le fonctionnement au long du XXe siècle a tout à gagner à une telle référence.
A ce stade de ma réflexion, mon action personnelle est à la croisée des chemins. Compte tenu de toutes les données exposées ici depuis plusieurs mois deux options se présentent :
-constater que son contenu a atteint ses limites et ne connaîtra pas de nouveaux développements, et admettre par la même occasion que sa diffusion ne sera guère assurée et que ses objectifs ne seront en conséquence pas atteints faute de bénéficier des relais indispensables à toute expression numérique ;
- poursuivre résolument la démarche en maintenant ce blog, et en concrétisant les contacts que j’ai pris pour aboutir à un programme de recherches spécifiques dans un réseau organisé.
C’est la deuxième option qui est en bonne voie de s’imposer, surtout si dans l’immédiat les abonnements à ce blog et les liens se multiplient.