Après avoir affirmé que le bilan du gouvernement depuis 2007 est « respectable », François Fillon aurait déclaré : « A écouter le Parti socialiste, on arrête tout, on revient sur tout. Comment voulez-vous que notre pays avance avec les rois du rétropédalage ? »
Dans le domaine de la fonction publique – qui est l’objet de ce blog - il est certain que la politique menée par la droite a commis de tels dégâts que sa remise en cause générale est un devoir national.
On ne saurait pour autant se prononcer sur la question de savoir si une victoire de la gauche à l’élection présidentielle et aux élections législatives de 2012 entrainera ou non cette remise en cause.
Quand on s’informe sur la place accordée aux problèmes généraux de la fonction publique dans les projets présentés en la matière, on peut légitimement s’interroger.
Quoi qu’il en soit, l’expérience acquise dans les fonctions administratives, politiques et syndicales me conduit à penser que beaucoup dépendra de l’aptitude du mouvement syndical des fonctionnaires à promouvoir des dispositions législatives et réglementaires de nature à rétablir la conception française de la fonction publique profondément altérée.
Si on peut ainsi s’interroger sur l’avenir, on ne manque pas de références sur ce qu’il est advenu au long des années « d’alternances » et de « cohabitations » que notre pays a connues.
Lorsque la droite est revenue au pouvoir, elle s’est empressée de détruire l’œuvre accomplie par la gauche, en premier lieu sur les questions qu’elle jugeait essentielles : la haute fonction publique et l’ENA, le recrutement des non titulaires, le droit de grève, les garanties fondamentales relevant du statut général des fonctionnaires.
En l’occurrence, la droite a largement pratiqué ce que Fillon appelle aujourd’hui le « rétropédalage »
En revanche, les retours de la gauche n’ont entraîné aucune remise en question de ces actes et il est établi que la continuité l’a largement emporté sur des aspects importants de la politique statutaire et salariale.
En le regrettant, il est légitime d’espérer qu’il en ira autrement après avoir donné congé à Fillon et consorts en 2012.
Le volume 3 de mon ouvrage L’Etat et les fonctionnaires portant sur la période 1986-2006 et inséré en publication numérique sur le site Calaméo traite largement de ces questions.