Dans cette campagne présidentielle, dont certains candidats ne contribueront pas à l’inscrire dans les meilleures pages de notre Histoire, quand on évoque les épisodes fondateurs de notre République, on peut être accusé par tel politicard en difficulté dans les sondages, de regarder dans le « rétroviseur ».
Raison de plus de souligner que le concept d’égalité qui inspirait l’action des communards doit rester au cœur des aspirations du peuple français.
Voici de larges extraits de la conclusion de mon ouvrage La Commune de Paris telle qu’en elle-même, Une révolution sociale aux avant-postes de la République, Le temps des cerises, réédition 2009
La Commune de Paris en phase avec les constantes de la culture politique du peuple français.
La Commune de Paris est la fille de la philosophie des Lumières, de la Révolution française, éléments fondateurs de la nation générateurs des Droits de l’homme et du citoyen et de la souveraineté du peuple. Elle est profondément liée aux symboles de la République et de la démocratie, au tryptique révolutionnaire « Liberté, Egalité, Fraternité ».
Les sentiments patriotiques des fédérés parisiens des années 1870 s’insurgeant contre la capitulation du gouvernement de la « Défense nationale » sont dans la lignée qui relie les sans-culotte, les soldats de l’AN II aux combattants de la Résistance contre l’occupation nazie du milieu du XXe siècle…
…Les luttes des communes médiévales pour leurs franchises ,la Commune insurrectionnelle de 1792,les péripéties des débats du XIXe siècle sur l’Etat, la décentralisation, le fédéralisme, le Paris des révolutions politiques et sociales, et les peurs qu’il inspira toujours aux classes dirigeantes, le conflit récurrent entre la tutelle de l’Etat et la démocratie pour la capitale forment une longue trame où s’inscrivent les communards de 1871.
Il est communément admis que l’égalité est une « passion française », une quête incessante du peuple français, une tendance de fond de sa culture politique, et particulièrement de celle de la gauche que certains, pour tenter de la discréditer et la combattre sans trop se compromettre, n’ont pas d’autre ressource que de la ravaler au niveau de « l’égalitarisme » ou de lui préférer la notion d’équité.
Cette passion politique s’est exprimée dans une revendication permanente constamment placée au cœur du mouvement démocratique en servant de base à la plupart des démarches et projets de société de la France contemporaine. Elle a trouvé une traduction explicite particulièrement forte en devenant un principe général de notre droit consacré par la jurisprudence du Conseil d’Etat et du Conseil constitutionnel.
Comment ne pas voir que ce principe d’égalité imprégnait les idées et les actes du conseil général de la Commune et plus encore les débats et les revendications des organisations populaires qui dans les quartiers de la capitale, en faisaient leur credo ?...
…Les valeurs dont le peuple parisien était porteur en 1871 : la résistance à l’envahisseur, la sauvegarde de la République, les libertés municipales pour la capitale, la justice sociale, la laïcité de l’Etat et de l’école, ont tissé un lien puissant entre les générations…