Le journaliste Christophe Barbier ne rate aucune occasion d’affirmer que le statut général des fonctionnaires, sommairement caractérisé comme un statut « protecteur » garantissant « l’emploi à vie » de salariés « privilégiés », serait inadapté à la situation économique et sociale d’aujourd’hui et devrait être abrogé.
Sur le fond, cette position est une manifestation d’ignorance ou de mauvaise foi à l’égard des textes législatifs, réglementaires et jurisprudentiels constitutifs de la conception française de la fonction publique et de leur évolution au cours des XIXe et XXe siècles.
Contraire à l’intérêt général, elle est de surcroît frappée d’une certaine indécence.
Les fonctionnaires de tous grades dont le point d’indice reste bloqué qui achètent l’Express, écoutent les prestations de son directeur vedette des plateaux de télévision, s’émeuvent devant la relation de son mariage et de ses relations mondaines, ou sur son écharpe rouge, peuvent apprendre sur le web qu’il est le journaliste le plus grassement payé possédant une grande fortune.