La relation entre l’Administration et les citoyens est naturellement au centre de la vie et de l’activité professionnelle des fonctionnaires et agents publics. Elle est, dans toute société, une part importante de la vie quotidienne de toutes les catégories de la population.
Au-delà des questions auxquelles il faut faire face en toute hypothèse et dans toutes les situations, et de l’accomplissement par les organisations syndicales des responsabilités qu’une histoire et une pratique séculaires leur a assignées, il est légitime de s’interroger aujourd’hui sur les formes que pourra prendre la détermination de l’avenir incertain de « l’après - crise ».
Dans ce contexte, il est des aspects qu’un témoin et acteur ayant accompli un long « parcours » original peut estimer opportun d’évoquer en restant dans les limites de sa démarche.
Il en va ainsi de la place et du rôle de l’institution du « Médiateur de la République » suivie de celle du « Défenseur des droits » dans la question plus large de l’Etat, des institutions, des services publics.
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Le Médiateur de la République était une « autorité administrative indépendante » inspirée de « l’Ombudsman » suédois, créée par la loi du 3 janvier 1973 avec pour mission d’améliorer les relations de l’Administration avec les citoyens dont les compétences seront précisées et étendues par une série de lois. Cette institution a été remplacée par celle du Défenseur des droits en 2011.
De 1973 à 2011, la fonction exercée par une personnalité nommée en conseil des ministres pour un mandat de six ans non renouvelable a connu successivement sept titulaires : Antoine Pinay, Aimé Paquet, Robert Fabre, Paul Legatte, Jacques Pelletier, Bernard Stasi, Jean-Paul Delevoye.
Sous réserve de recherche dans les archives, l’UGGF-CGT dont j’étais le secrétaire général de décembre 1970 à juin 1978 n’a eu aucun contact avec les deux premiers Médiateurs Antoine Pinay et Aimé Paquet.
En revanche, dans l’exercice de mes fonctions de directeur du cabinet du ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Fonction publique et des réformes administratives de juin 1981 à novembre 1983 dans le gouvernement de Pierre Mauroy, j’ai entretenu d’excellentes relations avec le Médiateur et son cabinet, Robert Fabre qui a occupé cette fonction de 1980 à 1986 et avec Paul Legatte qui avant de lui succéder après avoir siégé au Conseil Constitutionnel était chargé de mission auprès de François Mitterrand, Président de la République.
Pendant mon mandat de Conseiller d’Etat en service extraordinaire de novembre 1983 à Novembre 1987 je n’ai eu ni l’occasion ni l’opportunité de rencontrer ces deux personnalités.
Il en sera naturellement de même avec leurs successeurs, après la cessation de mes fonctions alors que je me consacrais à l’histoire de la Commune de Paris, dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils n’étaient pas des « amis ».

Paul Legatte (1916-2002)

Robert Fabre (1915-2006)
Le « Défenseur des droits » a été créé par la révision constitutionnelle de 2008 et institué par la loi organique du 29 mars 2011. Son premier titulaire Dominique Baudis décédé en 2014 a été remplacé par Jacques Toubon.
Citoyen du 13e arrondissement de Paris depuis 1970, j’ai subi son administration alors qu’il occupait les fonctions de maire. En 1981-1984, il était un des opposants les plus acharnés aux réformes de la Fonction publique dans les débats parlementaires auxquels je participais comme directeur de cabinet ministériel…