André Bellon, Président de l’Association pour une Constituante (que j’ai eu l’occasion de rencontrer dans mon parcours) et Anne-Cécile Robert publient un excellent article dans « Le Monde diplomatique » d’avril 2020 sous le titre « La Ve République en coma politique ».
Le Préambule est ainsi rédigé :
« Aucune constitution occidentale ne pousse aussi loin le pouvoir personnel que celle de la France dont le président fait figure de « monarque républicain ». Imposée dans le feu de la guerre d’Algérie sur les décombres de la IVe République instable, cette vision des institutions a-t-elle encore un sens alors que se multiplient les défis collectifs, à la fois sociaux, sanitaires, géopolitiques ? »
En 1962, avec un tiers des électeurs, j’ai voté NON au référendum instituant l’élection du président de la République au suffrage universel. J’étais âgé de 40 ans, j’exerçais des responsabilités nationales dans le mouvement syndical des fonctionnaires et j’avais connu depuis l’adolescence les contraintes de la lutte politique et sociale. La constitution a subi depuis plus d’une vingtaine de modifications, souvent malencontreuses. Les générations se suivent : la plupart des commentateurs d’aujourd’hui n’étaient pas nés ou étaient en culotte courte. Le moment vient des changements décisifs.