Si on procédait à un inventaire des ouvrages, études, témoignages, colloques et séminaires consacrés aux SERVICES PUBLICS depuis un siècle, on serait impressionnés par l’étendue, la diversité, la richesse des expressions et des débats sur ce sujet.
On ne le serait pas moins, dans la période que nous vivons, par la dénonciation argumentée émanant de spécialistes de toutes disciplines, de praticiens expérimentés et d’organisations syndicales de leur profonde dégradation et du véritable état de faillite des politiques menées depuis une trentaine d’années avec une apogée dans le présent quinquennat.
Le débat n’est cependant pas exempt de manœuvres subalternes, de complaisances et de léchages de bottes dont la clique qui nous gouverne n’a pas le monopole.
Les 19 et 20 octobre 2017 Bernard Stasi intervenait dans un colloque en sa qualité de président de la section du contentieux sur le thème « Le service public dans la jurisprudence du Conseil d’Etat ». Se livrant à une analyse historique, il rappelait que le contentieux administratif avait construit ses fondations dans la période de 1870 à 1914 dont il estimait qu’elle était son « âge d’or ».
Aussitôt, un personnage (qu’il est inutile de nommer) dont j’ai expérimenté de longue date la tendance à piller les formules énoncées par divers auteurs et à s’en attribuer la paternité s’est emparé de celle-ci pour l’appliquer au XXIe siècle en affirmant et en répétant qu’il sera « l’âge d’or des services publics » sans expliquer que ce serait par « l’opération du St Esprit ».
Je crois avoir quelques titres à émettre des réserves sur la légitimité et sur l’opportunité de sa présence dans certaines réunions et publications syndicales qui présentent l’ensemble de leur propositions et projets d’avenir et à souligner que l’énorme documentation accumulée, l’expérience acquise par des générations, la richesse des combats et du débat en cours devront servir de fondement à la recherche d’une issue pour les décennies qui viennent.