Le Monde » du 7 mai 2019 publie un article intitulé « Macron soigne les fonctionnaires » sous la signature de Jean- Michel Bezat.
Partant de l’assouplissement annoncé le 25 avril de l’éventualité de la suppression de 120.000 emplois, l’auteur affirme que « tailler à la hache dans les effectifs n’est pas dans les fondamentaux macroniens » et rappelle quelques données de la controverse à laquelle ont participé divers économistes sur la relation entre la masse salariale de la fonction publique et l’évolution du PIB.
Il pense que le débat est pollué par le choix fondamental et ancien de l’intervention de l’Etat dans des domaines ailleurs confiés au secteur privé et sur les confusions qui frappent la portée et le sens des missions de diverses catégories de fonctionnaires dont les enquêtes d’opinion et un récent sondage confirment qu’elles bénéficient d’un sentiment positif des Français.
Il en conclut que Macron ne prend pas en l’occurrence, un grand risque politique et pourrait trouver dans sa position un moyen de faire approuver son projet de « réforme de la fonction publique » actuellement soumis au Parlement, et dont il semble approuver le contenu, présenté comme un « casus belli » avec des syndicats fixés sur le « sacro-saint statut de 1946 » garantissant le fameux « emploi à vie » et réussir ainsi « un chambardement inédit » sans perdre de vue les visées persistantes de la droite et des ministres qui en sont issus.
Je persiste à penser, comme je l’ai toujours fait, que ce n’est pas sous-estimer l’action et l’unité en cours du mouvement syndical des fonctionnaires que de préconiser le recours à l’abondante documentation argumentée dont nous disposons sur tous les aspects de l’histoire de la fonction publique, notamment ceux qui sont évoqués par Jean-Michel Bezat pour voler sans en avoir trop l’air, au secours de Macron et de sa politique.