Recruter des vacataires, auxiliaires, contractuels … baptisés de tous les noms, c’est un des fantasmes de la haute administration, des petits et des grands « chefs » depuis plus d’un siècle.
Mon témoignage est celui d’un grand frère …ou d’un arrière-grand- père : en 1944-45, au lendemain de la guerre et avant le statut, après le concours et le stage d’un an à l’Ecole nationale des Contributions indirectes, rédacteur à la Direction départementale à Pau, j’avais un auxiliaire et ensuite plusieurs sous mes « ordres ». A l’époque, il y avait même dans cette administration, un « syndicat des auxiliaires » à côté du syndicat national et on ira jusqu’à créer pour eux une « petite échelle ».
Beaucoup plus tard, dans les années 1970, je publierai la première « proposition de loi de titularisation » d’origine syndicale, reprise par le PCF et le PS et je serai un témoin et un des acteurs des plans de titularisation successifs dans le cadre de la « politique contractuelle » inaugurée après 1968.
Le sujet restera au cœur de mon activité dans les fonctions de directeur du cabinet du ministre de la Fonction publique en 1981-1983 pour l’élaboration de nouvelles lois, et ensuite dans leur mise en œuvre comme rapporteur de nombreux décrets de titularisation à la section des Finances du Conseil d’Etat en 1983-1987. L’histoire récente (que tant d’organisations syndicales persistent à négliger) atteste qu’au long des années d’alternance et de cohabition, chaque fois que la droite est revenue, elle s’est empressée d’ouvrir les vannes des non titulaires. Leur nombre n’a jamais été aussi important. C’est une véritable obsession qui s’empare aujourd’hui de Macron et de son équipe dans un « nouveau monde » qui ressemble tristement à l’ancien.
J’ai écrit des centaines de pages sur tous les aspects de cette question à toutes les époques. Au risque de faire grincer quelques dents ou de faire de l’ombre à certains personnages, il n’est pas inutile de rappeler ces données pour mettre les pendules à l’heure.