« Pour en savoir plus », consulter « L’Etat et les fonctionnaires » sur le site Calaméo.
Roland Drago, membre de l’Institut, qui s’était déjà manifesté dans un passé récent écrivait dans un article de la revue Service public de juin 1994 que les qualités qui sont « encore » celles de la fonction publique française, en dépit de son « gigantisme » et de la « rigidité des règles qui la régissent », « tiennent plus à des traditions qui, paradoxalement, remontent à une époque où son statut était limité et peu contraignant qu’à des règles qui finiront par l’étouffer et à l’écarter des services les plus actifs. » Dans un colloque en décembre 1993, le même auteur déclarait : « il s’agirait de savoir pourquoi, pendant un siècle et demi, la fonction publique française a pu vivre sans statut. Ses qualités étaient-elles moindres à ces époques ? » Et d’évoquer « la rigidité d’un système où tout est réglementé et où les « droits acquis » interdisent toute réforme. »
Thierry de Montbrial dans une introduction à un ouvrage publié en 2002 par l’Académie des sciences morales et politiques dont il est le président sous le titre La France du nouveau siècle, se référant à une contribution sur la fonction publique, déclarait qu’il s’agissait de « substituer un système différencié de régulation par objectif et par contrat » au statut « monolithique d’inspiration soviétique » publié en 1946, émettant ainsi une appréciation démentie par le contenu, les sources et les modalités de l’élaboration de ce statut, la situation politique et juridique des fonctionnaires soviétiques au service du Parti - Etat qui n’avait rien de commun avec celle des fonctionnaires français.
Maurice Druon, de l’Académie française, publiait dans Le Figaro du 22 septembre 2003, un article intitulé La CGT contre la France où il concluait ainsi ses charges contre les fonctionnaires : « Il faudrait en tout premier, et par ordonnance, changer le statut de la fonction publique que les communistes fabriquèrent en 1946, faire voter cette loi contre le droit de grève qui était promise et qui ne fut jamais mise en chantier, et rogner le pouvoir des commissions paritaires qui sont des soviets installés dans chaque ministère... » Chacune de ces appréciations recélait une inexactitude et une outrance révélant une ignorance des données historiques et juridiques de la fonction publique alliée à la prétention et à la mauvaise foi.
Jacques Marseille, professeur à la Sorbonne, directeur de l’Institut d’histoire économique et sociale, affirme que la caractéristique du statut des fonctionnaires, dont il estime qu’il est « fossilisé » est d’être « conforme aux principes alors défendus par la CGT ». Entre autres affirmations tendancieuses et juridiquement inexactes il fustige « ce fameux statut général élaboré par Maurice Thorez et sanctionné par la loi du 19 octobre 1946. » pour affirmer que « cinquante années ont passé et ce statut, toujours en vigueur, continue de régir le fonctionnement de notre administration. »
Philippe Caïla, directeur du cabinet de Santini, éphémère secrétaire d’Etat à la fonction publique dans le gouvernement de François Fillon, participant à une Rencontre-débats en janvier