Le supplément « Idées » du « Monde » du 14 janvier 2017 publie sous le titre général « Rénover la gauche » les propositions de seize intellectuels (politologues, économistes, juristes, philosophes, sociologues…) « pour réformer le pays ».
Dans l’introduction à la une, Raphaëlle Rérolle évoque ainsi ces propositions : « Partage du temps de travail, vote par notes pour l’élection du président de la République, généralisation des budgets participatifs dans les communes, instauration de la retraite par points, lutte contre la ségrégation des cent collèges les plus ghettoisés de France, engagement de la transition énergétique dans l’immobilier, interdiction des appareils numériques ne permettant pas de crypter les échanges, légalisation du cannabis. » Elle souligne que « certaines sont plus ambitieuses ou plus radicales que d’autres, mais toutes se veulent réalisables ». Elle note ensuite que les candidats « pourront s’en inspirer ou non ».en précisant que « leur horizon est une gauche de gouvernement et non un discours utopique ».
Sans faire une fixation sur le traitement des problèmes fondamentaux de la Fonction publique et sur la situation spécifique des fonctionnaires parmi l’ensemble des travailleurs, et sans inscrire ma démarche dans une participation directe aux débats en cours, je crois devoir réaffirmer certaines des réserves que j’ai eu l’occasion d’exprimer, et regretter que ces questions soient encore une fois assez largement absentes de ces propositions.
La dernière page de cette édition est occupée par les « propos » recueillis par Jean Baptiste de Montvallon sous le titre « La gauche n’a jamais théorisé sa pratique du pouvoir » de Gérard Grunberg, Directeur de recherche émérite du CNRS - Sciences Po directeur du centre de réflexion Telos et coauteur avec Alain Bergounioux d’un livre sur « les socialistes français et le pouvoir ».
Toujours fidèle à ma démarche, je garde pour l’instant mes distances avec cette interrogation de l’introductrice sur ce que feront « les partis de gauche »: « Peut-être seront-ils tentés de stabiliser les murs et de consolider les fenêtres, avant que la maison ne s’effondre », en songeant à cette observation de Grunberg : « Désormais sans alliés, le PS est très affaibli. Non seulement il n’est plus dominant à gauche… mais il risque de ne pas être présent au second tour de l’élection présidentielle ».
Je retiens essentiellement le fait que le propos de ce chercheur implique par définition un recours à l’histoire politique et sociale de la deuxième moitié du XXe siècle à laquelle j’ai modestement consacré mes écrits en qualité d’acteur, de témoin, de militant et d’auteur et dont je continue à regretter, comme je l’ai fait dans ce blog, qu’elle soit éludée ou instrumentalisée. On reviendra donc très prochainement sur ce sujet.