… et des « Quarante piteuses » (1981-1987)
Série « Pleins feux sur l’histoire du syndicalisme des fonctionnaires » Témoignage
En juin 1981, quelques jours après la sortie du tome II de l’ouvrage « Fonctionnaires sujets ou citoyens », je n’exerçais plus aucune responsabilité syndicale depuis trois ans. Après mon retour dans l’administration en 1978, et ensuite en qualité de retraité, j’avais naturellement maintenu mon adhésion au SNADGI-CGT, qui se poursuivra plus tard au Syndicat CGT Finances publiques. Je recevrai désormais, comme tout « syndiqué de base » les publications des diverses composantes du mouvement syndical.
J’avais activement participé à un groupe de travail du comité central du PCF chargé d’étudier les questions de la fonction publique dans l’actualisation du Programme commun de la gauche. Après la rupture, la réflexion avait été poursuivie. Lorsque, en juin 1981, Anicet Le Pors - qui ne savait pas encore qu’il serait ministre- a constitué un groupe de travail pour l’élaboration qui lui était demandée d’un rapport sur les institutions, j’y ai participé. J’ai rédigé le document spécial sur le programme de la fonction publique dont j’étais spécialement chargé.
Nous étions prêts à assumer des responsabilités politiques en la matière, ainsi que les faits en apporteront la preuve au cours des mois suivants.
Ainsi, à la charnière des « trente glorieuses » et des « quarante piteuses », les fonctions que je serai appelé à exercer de 1981 à 1987 changeront fondamentalement la nature de ma relation avec le mouvement syndical.
- Les fonctions de Directeur du cabinet du ministre de la fonction publique et des réformes administratives exercées de juin 1981 à novembre 1983 impliquaient une relation forte et directe avec l’ensemble des fédérations générales représentatives sans discrimination et dans le respect du principe de l’indépendance syndicale, dans le cadre des rapports entre l’Etat et le mouvement syndical des fonctionnaire
- Ma nomination en qualité de Conseiller d’Etat en service extraordinaire pour la période novembre 1983 - novembre 1987 n’était pas sans rapport avec ma qualité de syndicaliste, puisque le président de la République François Mitterrand l’a délibérément prise en considération dans des conditions que j’ai relatées, notamment dans mon texte « L’unité d’un parcours militant de plus de trois quarts de siècle » dont un chapitre a été reproduit voici quelques jours. Mais elle comportait des obligations et des fonctions qui n’impliquaient aucun rapport direct avec le mouvement syndical. En qualité de rapporteur j’étais en relation avec les ministères concernés dont celui de la Fonction publique généralement représenté en fait (précision qui dans cette situation ne manquait pas de sens) par la Direction générale et non par le cabinet du ministre
- Après novembre 1987, pendant trois décennies, ma contribution à l’histoire de la fonction publique et à certains égards à celle du syndicalisme des fonctionnaires, connaîtra des formes nouvelles.