Un article de ce blog daté du 4 décembre évoquait une enquête réalisée par Ipsos/Sopra Steria pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et Le Monde auprès d’un échantillon de 23.061 personnes à la veille du premier tour des élections régionales.
Selon cette enquête, que les résultats du scrutin ont confirmée, le Front national devait bénéficier d’une forte poussée parmi les ouvriers (45,6 % d’intentions de vote) et les employés (40,8). Le Monde daté du vendredi 4 décembre indiquait : « …Le FN fait jeu égal avec le PS dans les trois fonctions publiques, parvenant même à le devancer assez nettement dans la fonction publique hospitalière (30,4 % d’intentions de vote, contre 23,2%) ». Il notait que le FN devance le PS de 15 points (35,6% contre 20,1%) parmi les salariés d’entreprises publiques et que « les plus de soixante-cinq ans sont la seule classe d’âge dans laquelle le parti de Marine Le Pen n’arrive pas en tête ».
Cette enquête était menée par Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS qui, se situant dans la perspective de l’élection présidentielle de 2017, fournit quelques « clés d’explication ». Analysant « une conversion touchant toutes les catégories de fonctionnaires » considérée comme un « tournant historique », il estime que « dans une grande mesure, la contestation sociale s’investit désormais moins dans l’action syndicale, comme en témoigne le faible taux de participation aux élections professionnelles de décembre 2014, que dans le choix électoral. »
Ces analyses dont l’intérêt est évident, et sur lesquelles nous reviendrons, n’infirment en aucune façon ma conviction que la connaissance de l’Histoire de la fonction publique - c’est-à-dire celle de l’élaboration des principes fondamentaux constitutifs de sa conception démocratique au long du XXe siècle - et conjointement celle du syndicalisme des fonctionnaires est une des clés du combat à mener.
Cette histoire atteste que le mouvement syndical des fonctionnaires pourrait, aujourd’hui, en toute indépendance à l’égard du gouvernement et des partis politiques, jouer un rôle spécifique important dans les évolutions démocratiques que notre pays attend. Mais je n’ai aucun moyen d’aller au-delà de cette réflexion personnelle.
En revanche, bien que la consultation de mes ouvrages anciens et celle de mes publications numériques récentes pose quelques problèmes pratiques, j’ai vérifié qu’elle est de nature à apporter de nombreuses contributions à certaines interrogations actuelles. Chacun peut vérifier la pertinence de cette affirmation (1)
1- Histoire de la fonction publique en France, Nouvelle Librairie de France, 1993. Ouvrage collectif sous la direction de Marcel Pinet, Conseiller d’Etat, publié sous le patronage de la Direction générale de l’administration et de la fonction publique. Prix des ministères Histoire/ Mémoire.
Dans le tome III, René Bidouze, La Troisième République (1870-1945) 127 pages.
-Fonction publique, les points sur les i, 232 pages, Editions de la VO, 1995.
-L’évolution historique des fonctions publiques d’emploi et de carrière en France et dans le monde, 44 pages, Institut CGT d’Histoire sociale, mai 2007.
-L’Etat et les fonctionnaires, de la plume sergent-major à internet (en publication numérique sur le site Calaméo).