On a fait grand bruit, à juste titre, sur une consultation électorale à laquelle étaient conviés 5,3 millions d’agents des trois fonctions publiques et dont les résultats comportent des enseignements d’une grande portée dont je ne suis pas sur qu’ils seront tirés dans toutes leurs dimensions.
La vie est ainsi faite : Bien que ma démarche ne s’applique pas principalement aux questions d’actualité, je ne peux m’abstenir de constater que le taux de participation n’a jamais été aussi bas et que les pertes de la CGT et de la FSU sont importantes. De leur côté, les dirigeants syndicaux (ou autres intervenants attitrés) qui croient pouvoir se permettre d’ignorer l’histoire ou de vivre dans l’illusion qu’elle a commencé avec eux ne peuvent apprécier ces résultats qu’en les comparant à ceux des élections précédentes.
Au-delà de ces considérations, je suis en mesure de présenter une analyse et d’offrir un témoignage personnel que l’on peut rencontrer dans plusieurs chapitres de mon ouvrage numérique « L’Etat et les fonctionnaires de la plume sergent-major à internet » et qui peuvent donner à réfléchir à ceux qui seraient tentés de prendre à la légère ou de sous-estimer les dangers qui pèsent sur l’avenir des principes fondamentaux de la fonction publique.
L’organisation, le fonctionnement, les attributions, la structure même des organismes paritaires - qui sont un des principaux acquis du statut général des fonctionnaires adopté en 1946 - ont connu au long de ces soixante-dix années, un certain nombre de modifications et de réformes dont -soit dit en passant- une présentation exhaustive pourrait faire utilement l’objet d’une étude individuelle ou collective qui apporterait un éclairage aux moteurs de l’évolution historique de notre système de fonction publique.
A notre époque, tout le monde trouve certainement normal que les résultats d’ensemble d’une consultation comme celle qui vient d’avoir lieu soient publiés, commentés, et servent de base à la répartition des sièges de représentants des organisations syndicales au sein des conseils supérieurs de la fonction publique et autres organismes à ce niveau.
Or c’est le résultat d’une longue action face à des adversaires déterminés, coalisés et solidaires sur fond d’inaction et de complaisances qui a finalement trouvé une issue en 1981-1984 avec un gouvernement engagé dans une « concertation de type nouveau » pour opérer des réformes d’une ampleur notable, et qu’aucun gouvernement ultérieur n’a remis en cause (sur ce point).
Tel est le sujet du témoignage d’acteur de premier rang (avant et après 1981 dans des fonctions différentes) que j’apporterai dans de prochains articles après les fêtes.